Église de Ranspach-Le-Haut

Ranspach-le-Haut, charmante localité sundgauvienne de la région de Saint-Louis, se trouve à l’écart des grandes voies de communication. Le village possède un riche patrimoine d’anciennes maisons à colombages joliment restaurées ainsi qu’une remarquable église paroissiale bien entretenue qui recèle des trésors artistiques.

Depuis 1583 au moins, Ranspach-le-Haut possédait, entourée d’un cimetière, une petit chapelle dédiée à saint Étienne.. Les habitants faisaient partie de la paroisse de Ranspach-le-Bas. En 1735, ils obtinrent du Métropolitain de Besançon, et ce malgré l’opposition du curé Harnist de Ranspach-le-Bas, le droit d’être desservis dans leur chapelle par un vicaire spécialement affecté au village. Mais ce lieu de culte se trouvais dans un délabrement tel qu’en 1757 l’évêque de Bâle menaça de l’interdire. Après de longues tractations entre les habitatns et les décimateurs, qui refusaient comme d’habitude de mettre la main à la poche, on décida de construire une nouvelle église. Des plans et devis furent dressés par Sébastien Hohenauer de Blotzheim, expert en construction, et les travaux de la nef furent adjugés en 1773 à Joseph Kessler de Buschwiller. Le bâtiment, achevé trois ans plus tard, ne devint toutefois église paroissiale qu’en 1802.

L’édifice, de style néo-roman sundgauvien, présente une particularité. Son clocer est posé au.dessus du choeur ; il repose sur le mur arriéré de l’abside et est supporté à l’intéerieur du bâtiment par deux robustes colonnes doriques en pierre flanquant le maître-autel. Cela est très rare dans la région ; il n’existe, en effet, à notre connaissance, que deux autres églises de ce type dans le Sundgau, celle de Wahlbach et celle de Hombourg,

La partie supérieure du mur du chevet de l’église es occupée par un grand tableau du XVIIIe siècle, non signé représentant la lapidation de saint Étienne, le patron de l’église. Le martyr, à genoux les yeux tournés vers le ciel, est entouré de ses bourreaux brandissant les pierres du supplice. Au fond, on aperçoit les bâtiments majestueux du temple de Jérusalem ; dans les nues, le Christ glorieux, une crois à sa ddroite, des anges à ses pieds, Dieu le Père posant sa main sur le globe terrestre à sa gauche, avec le Saint-Esprit, sous forme d’une colombe au-dessus de sa tête. Ce tableau, les deux autels latéraux et la chaire ont été restaurés par l’artiste Graff de Sélestat en 1962-1963.